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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 21:13

SALAR D'UYUNI

Après Potosi, direction... Uyuni, et son désormais très célèbre salar, le plus grand désert de sel du monde !

A Uyuni, on loge dans une auberge où je me suis assurée qu'il y avait de l'eau chaude... mais je n'avais pas du tout pensé à demander s'il y avait de l'eau froide. Résultat : c'est ébouillantage ou rien !! J'opte pour l'ébouillantage (avec une pseudo-technique d'aspersion par goutelettes...), Igor s'abstient. Le marché des excursions sur le salar, florissant à Uyuni (il y a peut-être autant d'agences que de familles dans la région !), est en ébullition et complètement chamboulé, car, fait inhabituel à cette époque de l'année, il a neigé sur le salar et dans le Sud Lipez. Du coup, certaines parties sont difficiles d'accès, même en 4x4, et il n'est pas toujours possible de passer la frontière pour se rendre à San Pedro de Atacama, au Chili... notre plan initial. Après avoir consulté plusieurs agences, on change nos plans, sans trop de regrets, Igor ayant déjà été à San Pedro, et la proposition alternative étant aussi très chouette sur le papier : nous optons pour un tour de 3 jours un peu plus court (moins de 4x4, mais plein de choses à voir !) et un séjour prolongé en Bolivie, avec escale à Tupiza, pour la suite.

Pour notre tour dans la région, nous optons pour Quechua connection, une agence correcte avec guide (Agustino) et co-voyageurs (3 Brésiliens et un allemand) très sympas. Bien sûr, contrairement à ce qu'on nous avait promis, le guide ne parle pas trois mots d'anglais, mais bon, il est pro, explique lentement en espagnol, nous fait bien à manger... bref, on est content !

1er jour : d'Uyuni au pied du volcan Tunupa

On commence par une petite visite au "cimetière des trains" d'Uyuni : au milieu de nulle part, des vieilles locos très photogéniques prennent la pose, comme échouées par hasard dans ce désert de poussière et de sacs plastique échappés de la décharge voisine. Ces vieilles dames d'acier qui roulaient à la vapeur passent ici une retraite bien méritée, après avoir servi pour transporter les minerais jusqu'au Chili, et avant de céder leur place aux djeun's diesel.

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Nous allons ensuite sur le salar, et entrons sur cette surface blanche et plane par sa partie exploitée, sur laquelle il reste encore une très fine couche d'eau suite aux chutes de neige... Les reflets sont magiques !

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Ce qui est assez incroyable, c'est qu'on a beau goûter le sel, voir les hôtels de sel, toucher, rien n'y fait : on sait que c'est du sel, mais notre cerveau n'arrive pas à enregistrer, et tout ce blanc que l'on voit à perte de vue résonne et rime toujours avec neige, neige, neige...

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On passe une bonne partie de la journée sur le salar, avec arrêts photo multiples. Notre guide semble vraiment adorer son boulot, surtout quand il nous fait faire des photos d'art !

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En fin de journée, nous arrivons au pied du volcan Tunupa. Après avoir pris nos quartiers dans notre hôtel de sel (murs en sel, sol en sel, sommiers en sel, tables en sel, tabourets en sel... 100% local !), nous allons nous promener au bord d'une petite lagune où des flamants roses se la coulent douce...

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2ème jour : du volcan Tunupa à San Juan

On se réveille de bonne heure pour gravir le volcan jusqu'au belvédère, et ainsi avoir une vue sur la quasi-intégralité de cette étendue de neige... oups, pardon, de sel, avec les couleurs de l'aurore. 12000km2 de blanc tout autour, et le large cratère coloré du Tunupa au-dessus de nous, c'est magnifique !

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Nous redescendons ensuite pour voir des momies conservées par le froid et l'altitude dans une caverne, puis nous avons droit à un bon petit déjeuner pour nous réchauffer avant de reprendre la route. Pendant ce temps, nos hôtes découpent un lama à la scie et au couteau...

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Elle a l'air de bien se marrer, cette momie ! 

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Nous traversons le salar pour nous rendre sur l'île Incahuasi, petite colline recouverte de cactus géants. Quand on sait que ces cactus poussent à un rythme d'environ 1 centimètre par an, et qu'on se retrouve à côté de cactus de 3 mètres, on trouve ces vieillards très respectables !! Et quand on se penche pour en observer un petit (disons, 50 cm) en se disant "qu'il est mignon, ce bébé cactus !"... bah en fait, il a 50 ans !!

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On explore également l'île Pia Pia, un peu plus à l'écart des touristes, et on voit bien dans sa grotte les roches coralliennes. Eh oui, ici, il y a très longtemps, avant la formation des Andes, c'était l'océan atlantique, puis c'est devenu une mer qui s'est peu à peu évaporée. Mais bon, je vous parle d'un temps que les moins de 40000 ans ne peuvent pas connaître !

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On roule pas mal en fin d'après-midi pour aller voir des ruines pré-incas assez étranges : de toutes petites maisons rondes (moins d'1,5m de diamètre) dont on accède par de minuscules ouvertures... on sait très peu de choses sur ces civilisations, ensuite dominées par les Incas.

Le soir, nous dormons dans un très joli hôtel de sel à San Juan.

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3ème jour : de San Juan à Uyuni

Pas mal de voiture pour cette troisième étape. On longe un moment la voie de chemin de fer qui va vers le Chili, avec les volcans en arrière-plan.

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Puis on s'arrête à différentes lagunes abritant des flamants. On croise même un renard des Andes !

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L'après-midi, on fait différentes haltes dans des vallées rocailleuses, qui, pour les esprits un peu imaginatifs, proposent de voir des poules, des tortues, des condors, des arbres de pierre...

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En route, alors qu'on est à près de 4500m et qu'il reste quelques petites îles de neige (et non de sel, cette fois !), on crève. Le coupable : une espèce de clou (on dira que c'est une pointe pré-inca) à laquelle aucun pneu n'aurait pu résister !!

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On rentre à Uyuni alors que le soleil se couche... juste le temps de voir des nandous (les sortes d'autruches andines) au bord de la route ! Le soir, on retrouve tout le groupe autour d'une délicieuse pizza chez Dona Isabella (excellente adresse, nouvelle à Uyuni, et préparée par un pizzaïolo local formé en Suède : on recommande).

TUPIZA, LA HALTE IMPREVUE QUI S'AVERE ETRE UNE BONNE IDEE

Nous avons ensuite passé trois jours pleins à Tupiza, dans un petit hôtel charmant, propre, avec une douche extraordinaire (on pouvait même régler la température !!!). Pour arriver là, il a fallu un peu galérer (bus qui part à 6h du matin, mais qui s'arrête dans un bled entre 8h et 10h ; puis qui a un pépin technique...).

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Au programme : petite ballade tous les deux dans un canyon juste derrière la ville, repos, observation du remplissage de piscine (on a eu beau regarder et espérer, le débit n'a pas suffi pour qu'on puisse en profiter...), et une journée complète de rando équestre dans des paysages de western !

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J'avais le plus vieux, mais aussi le plus gentil et le plus rapide des chevaux. Il était aussi un peu farceur : en milieu de journée, l'envie lui a pris de se coucher dans le sable ! Il gratte d'abord un peu le sol de son sabot, histoire de voir si le terrain est propice... et tout à coup, hop, flexion des pattes avant, puis arrière, et roulade sur le flanc ! J'ai juste eu le temps d'éclater de rire et de sauter sur le côté, histoire de ne pas me retrouver sous ce destrier gentil mais sûrement un peu trop lourd pour ma cuisse.

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Plus tard, on a fait un peu de galop, notamment une belle ligne droite dans un tunnel ferroviaire. Si ça, c'est pas une scène de cinoche !!! C'était vraiment magique et émouvant, la vitesse, le paysage, le soleil... et même si le lendemain, Igor et moi avions respectivement le dos et les fesses endolories, nous en garderons de très beaux souvenirs !

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Hasta luego !

 

 

Pour plus de photos de Bolivie, c'est ici ! 

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17 août 2011 3 17 /08 /août /2011 20:26

Notre début de séjour en Bolivie a été plutôt citadin, avant de retrouver les grands espaces de l'Altiplano...

La Paz

Après un long trajet et un passage de frontière à environ 4300m d'altitude, nous arrivons dans la plus haute capitale du monde, La Paz. On fait bien attention à nos affaires dans la gare routière, pas spécialement réputée pour sa sécurité, et on décide de rejoindre notre auberge à pied, histoire de se dérouiller un peu les pattes. Et là, on descend une petite rue et on se retrouve au beau milieu d'un énorme défilé folklorique, avec des centaines de jeunes en tenue colorée : jeunes femmes en jupes courtes perchées sur de hauts talons, jeunes hommes équipés de chaussures à grelot... qué pasa ??? c'est la rentrée universitaire !  Cela consiste en un grand défilé tout le long de l'artère principale de La Paz, toute la journée. Nous arrivons le soir, et la fête est à son comble : costumes colorés, musique qui donne envie de danser, spectateurs ravis et étudiants à la limite de la transe... c'est la folie ! Et nous, nous déambulons avec nos gros sacs sur le dos, en esquivant comme on peut les danseurs qui prennent toute la largeur de la rue, et les spectateurs qui monopolisent un trottoir de toute évidence trop étroit... C'est beau, c'est joyeux, c'est super entraînant... c'en est presque émouvant. Dans le feu de l'action, malheureusement, pas de photos !

Le lendemain, c'est ma première rencontre avec les p'tites dames boliviennes (2ème séjour bolivien pour Igor) dont on tombe forcément amoureux : multiples jupons et jupes à volant qui leur donne un air de bibendum (alors qu'elles doivent faire 45kg toutes mouillées), haut chapeau melon posé sur le sommet de leur crâne qui défie les lois de la pesanteur et duquel sortent deux longues nattes souvent coincées sous leur tablier, et système de portage rustique et coloré (un carré de tissu noué autour des épaules et dans lequel il peut y avoir 5kg de patates ou le dernier-né).

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La Paz, c'est un joyeux bordel qui me rappelle un peu l'Asie  (étals de rue, circulation plutôt cahotique...), et, par certains aspects, le Népal : quartier touristique qui dégouline d'artisanat (cf. Thamel à Katmandou)... je fais le plein de boucles d'oreille ; odeurs d'encens et Boliviens des montagnes de passage à la capitale...

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Le marché de la sorcellerie vaut le détour, avec ses feuilles de coca, ses bougies, son encens, ses bouteilles d'alcool pour la pachamama, et, bien sûr, les foetus de lama à enterrer sous le pas de la porte du tout nouveau commerce ou lieu de vie pour porter chance...

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Sucre

Sucre, c'est dans les guides la plus jolie ville de Bolivie. Alors c'est vrai, c'est joli, ce style colonial, ces murs blanchis à la chaux qui éblouissent sous le soleil d'hiver... mais cela manque un peu de charme (ou de dépaysement ?). Faut dire que bien souvent, je préfère les villes un peu déglinguées, alors forcément, tout ce blanc... Et puis, toutes les églises et les couvents à visiter sont fermés.

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En cause sans doute (mais pas sûr... en Bolivie, on sait jamais !), le début de la fête nationale : officiellement, la Bolivie fête son indépendance le 6 août, mais dans les faits, cela commence dès le  4, et dure jusqu'au 7 août. Le principe est assez simple : chaque école défile au son de sa propre fanfare, avec des majorettes plus ou moins vêtues, des musiciens plus ou moins bons, et des élèves qui marchent plus ou moins au pas. Le tout pendant 3 jours ! Les mamies sortent un petit tabouret et se posent sur un bout de trottoir pour observer le défilé, les familles trouvent que c'est un excellent prétexte pour déguster une glace (en Bolivie, y a pas d'heure pour les glaces !) ou pour se faire prendre en photo par un photographe "professionnel" sur la place principale, le petit dernier avec un faux fusil en bois, et les presseurs d'agrumes font le plein de clients (miam, un 100% pur jus orange ou pamplemousse au soleil !).

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Potosi

On ne reste pas très longtemps à Sucre, et on se rend rapidement à Potosi, 4100m d'altitude, pour voir la suite des défilés. Cette ville à l'histoire fascinante et un peu déprimante nous a charmés. Petite minute culturelle : Potosi fut la plus grande et la plus riche ville d'Amérique latine à la fin du 18ème siècle, et l'argent et les autres minerais de son "cerro rico" (riche montagne) ont largement financé le royaume d'Espagne pendant au moins deux siècles. Malheureusement, après 500 ans d'exploitation, il ne reste plus grand-chose à trouver. Les mineurs qui continuent à s'acharner sous terre dans des conditions assez épouvantables ne sont pas salariés : s'ils ne trouvent rien, ils n'ont aucun revenu. Alors ils boivent pas mal (sans oublier d'en verser une goutte à la Pachamama avant), mâchent plein de coca, et passent des heures à creuser la montagne à coup de dynamite. Leur espérance de vie, une fois commencée leur carrière de mineur, est de 10 à 15 ans... pas très gai, donc.

Pendant qu'Igor visite ces fameuses mines (je m'abstiens, légère claustrophobie oblige), je visite l'hôtel de la monnaie.

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A Potosi, nous avons plus de chance avec les églises et couvents, et nous pouvons visiter un couvent franciscain, des toits duquel nous avons une très jolie vue sur la ville et les montagnes alentour ; et la cathédrale. Cette dernière est en rénovation, mais grâce à un guide complètement déjanté qui nous fait toute la visite en espagnol et la ponctue de chansons d'ABBA, des Doors, de force clins d'oeils et de "entienden ?", on s'est bien marré et on a eu l'impression d'être complètement bilingues, c'était pas désagréable !

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Résultat de nos séjours citadins en Bolivie : une parfaite acclimatation à l'altitude (on arrive à marcher normalement à plus de 4000m sans s'essouffler, on a un appétit vorace et on supporte très bien une mousse ou deux). Il est grand temps de repartir vers les grands espaces !

 Pour quelques photos supplémentaires, c'est ici !

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