Pour la première fois du voyage, faute de temps, nous avons atterri aux Fidji avec quasiment aucune préparation, en connaissant à peine la configuration des lieux et sans idée précise d’itinéraire.
Dès l’arrivée l’accueil chaleureux est au rendez-vous, avec des Fidjiens en chemise à fleurs à la guitare pour passer la douane. Bienvenue au milieu du Pacifique !
Quelques repères pour cerner un petit peu mieux les Fidji
Population : 861 000 habitants
Les îles Fidji sont indépendantes depuis le 10 octobre 1970.
En gros le pays est constitué de deux grosses îles, Viti Levu et Vanua Levu, le reste consistant en une myriade d’archipels éparpillés au milieu du Pacifique.
Côté habitants, les Fidjiens de souche sont encore les plus nombreux, mais une large part de la population est indo-fidjienne (37%), les Indiens ayant subi une immigration forcée à l’époque des colonies, pour venir exploiter la canne à sucre, ressource importante encore aujourd’hui. Malheureusement les relations actuelles entre Fidjiens de souche et Indo-fidjiens ne sont pas vraiment fusionnelles, les Indiens n’étant toujours pas considérés comme légitimes, malgré leur présence maintenant depuis plusieurs générations. Partout le même scénario, dans des versions différentes…
En nous promenant à Nadi (qui n’est pas la capitale mais quasiment tout le monde y atterrit), nous avons découvert le visage des Fidjiens, qui sont de sacrées carrures (y compris les femmes). Une bonne partie des hommes porte la jupe, accompagnée assez souvent d’une chemise à fleurs. Les femmes ont des cheveux formant une boule épaisse sur leur tête, qui donne une vision plutôt drôle dans le bus !
1er au 7 juillet : les îles Yasawas
Rapidement, nous avons compris que l’attraction principale pour la majorité des touristes, ce sont les îles Mamanucas et Yasawas, faciles d’accès depuis Nadi. Les Mamanucas semblent plutôt orientées « tourisme de luxe », alors que les Yasawas sont plus le rendez-vous des routards, notre choix est fait !
Pour s’y rendre, la formule est bien rôdée, une seule compagnie les dessert : Awesome adventures Fiji . Il faut ensuite choisir entre la formule « bateau seul » et « bateau+logement+repas », nous avons opté pour la deuxième, le BULA COMBO PASS ! L’avantage, c’est que la formule permet de choisir les îles sur lesquelles tu veux t’arrêter, sous réserve de disponibilité dans les resorts, avec un système de vouchers.
Nous voilà donc partis pour une semaine dans les îles.
Etape 1
Un bus tout jaune rempli de jeunes routards vient nous prendre à l’hôtel, nous voilà déjà dans l’ambiance…
Etape 2
Nous embarquons ensuite à bord du Yasawa Flyer, lui aussi entièrement jaune…
Etape 3
Le bateau dessert les différentes îles, où nous attendent de plus petits bateaux pour le transfert final, une mécanique bien huilée…
Nous avons exploré au total 4 îles aux noms exotiques : Tavewa, Matacawalevu, Naviti et Wayalaïlaï. Chaque fois l’accueil fut chaleureux, avec souvent une chanson à l’arrivée et au départ, une quantité généreuse de sourires et des Bula à gogo (à prononcer « Boula » et qui signifie Bonjour, mais qui peut se décliner de différentes manières pour exprimer le caractère positif d’une chose : Bula dinner, Bula welcome…).
L’ambiance sur ces îles n’est pas vraiment « seul au monde » - bien que le film ait été tourné dans l’archipel -, car il y a pas mal de touristes de tous horizons, étant donné les prix tout à fait raisonnables pour des bourses de pays dits développés (en vrac nous avons croisé pas mal d’Australiens et de Néo-zélandais qui sont presque à côté, des Anglais, des Ricains, des Allemands, pas mal de Scandinaves bizarrement, des Brésiliens et même des Sud-afs !). Du coup, ça donne une sorte d’ambiance colonie de vacances dans les îles paradisiaques, où tout le monde finit par se connaître.
Au programme de cette semaine, pas mal de farniente sur la plage, au rythme du Fiji time qui est vanté ici, soit pour décrire un moment de détente, soit pour excuser un service parfois un peu lent ou un horaire souple… Mais nous avons aussi largement profité des fonds sous-marins lors de plusieurs séances de snorkelling, où nous avons pu voir des coraux vraiment très beaux et des poissons que nous n’avions pas encore croisés avant.
Mais les vraies stars des Fidji, ce sont les requins. Les Fidjiens ont une relation particulière avec ces derniers, qui sont considérés comme des dieux dans leur mythologie. J’ai pu observer de très près, pas moins de 5 espèces de requins en une seule plongée. Pour réussir cet exploit, pas de secret, les Fidjiens arrivent avec des poubelles remplies de poisson pour les nourrir (activité controversée, mais je n’ai pas résisté à la tentation). J’étais relativement stressé avant cette plongée, et la tension était palpable sur le bateau, mais une fois dans l’eau, la peur disparaît très vite, car les requins n’ont de toute évidence aucun intérêt pour nous et ne montrent aucun signe d’agressivité. Une fois le poisson libéré, les espèces sont arrivées les unes après les autres, d’abord les white tip et black tip, les petits requins de récif, ensuite les grey sharks, d’une taille déjà plus impressionnante avec des dents plutôt grosses, un nurse shark à la forme particulière, et enfin d’énormes lemon sharks (2 à 3 m). Une expérience inoubliable !
Nous avons également pu vérifier la passion des Fidjiens pour les requins lors d’un snorkelling avec des white tip. Le guide fidjien, aidé d’un petit poisson, a appâté les requins à la surface, et sans grande difficulté les a attrapés par la nageoire, puis les a pris en pleine main (une bonne paluche de rugbyman est utile dans ce cas) pour nous permettre de les caresser, avant de les rejeter comme de vulgaires poissons. Sacrés Fidjiens !
Véro s’est également essayée à la confection d’un panier en feuille de palmier, destiné en fait à la cuisson des aliments dans un four au sol, typique des îles du Pacifique.
Nous avons aussi stimulé un peu nos jambes lors d’une petite ascension sur Wayalaïlaï (à prononcer sans bafouiller s’il-vous -plaît), avec à la clé une vue imprenable sur l’archipel.
Pour finir sur ce séjour un poil « club med pour routards », nous avons eu également droit à une cérémonie du kava, qui est une sorte de cérémonie de bienvenue et de recueillement, lors de laquelle les hommes boivent des quantités importantes d’une boisson à base de racines (pas mauvaise d’ailleurs).
8 au 17 juillet : Viti Levu, Coral Coast et Rakiraki
La seconde partie de notre séjour fidjien a été consacrée à la visite de Viti Levu.
Là aussi, c’est assez simple, il est possible de faire le tour de l’île en bus dans la journée. Nous avons donc pris un des bus desservant la côte sud ou Coral Coast, mais cette fois en partageant un peu plus le quotidien des Fidjiens qui empruntent largement ces bus.
L’omniprésence du rugby nous a sauté aux yeux tout au long de la route, chaque village est équipé d’un terrain (même si les poteaux sont parfois en bambou) et les écoliers sont souvent en train d’y jouer. Quand nous annoncions notre nationalité, la question qui suivait était « Do you play rugby ? », probablement la seule raison pour laquelle ils connaissent la France. Nous avons même croisé un Fidjien portant un maillot de Brive (Pourvu que ça dure, la belle aventure…)!!
Korotogo
Premier arrêt à Korotogo, dans un resort avec vue sur la mer pour un prix très raisonnable. Nous avons visité deux des attractions locales, les Sand dunes et le Kula eco park.
Les dunes de sable sont une belle balade, même si il ne faut pas s’attendre à la dune du Pilat, car la surface est majoritairement recouverte de végétation. En revanche, la partie balade sur la plage nous a bien plu, la violence des vagues tranchant avec le reste de la côte, et le paysage jonché de noix de cocos, d’arbres et de bambous, en provenance de la rivière et rejetés par la mer, donne une atmosphère étrange au lieu.
Le kula eco park est plutôt sympa pour les enfants, mais on y a aussi trouvé notre compte, notamment avec les iguanes locaux d’un vert presque fluo, les chauves-souris à tête de renard qui mange des mangues ou encore la colombe dorée, qui donne envie de passer nos pigeons parisiens à la bombe fluo !
Pacific Harbour
Cet arrêt devait être l’occasion pour moi de plonger une nouvelle fois avec les requins, cette fois avec des bull sharks qui font encore plus peur…mais mon oreille a fait des siennes et j’ai loupé le créneau, peut-être étais-ce un signe !
Dommage car à moins d’être plongeur, rien à signaler ici, l’endroit n’étant pas vraiment une ville, mais une tentative d’implantation de station balnéaire avortée, si on en croit les nombreuses parcelles vides autour du golf, et le mini-centre aux allures de Disney village mais sans les gens…
Suva
Capitale des Fiji. Une ville pas désagréable, mais une journée suffit pour en faire le tour, voir ses bâtiments colorés, en apprendre un peu plus sur l’histoire des Fiji dans son musée et partager un peu plus la « vraie vie » des Fidjiens au marché ou dans la rue.
Non loin de Suva, nous avons fait une petite rando de 2 heures dans la réserve forestière de Colo-I-Suva, en parcourant le sentier bien aménagé dans la jungle menant à une succession de vasques propices à la baignade, dont une équipée d’une corde que nous n’avons pas manqué d’utiliser pour sauter dans l’eau !
Rakiraki
Initialement, nous avions prévu d’y rester un jour et finalement nous y avons fini le séjour. Il faut avouer que le resort de Volivoli beach nous a plutôt séduits. Vue sur mer, une piscine géante et un club de plongée, il ne nous en fallait pas plus…
Nous avons donc exploré un peu plus les fonds marins des Fidji, renommés pour leur corail extraordinaire. La réputation n’est pas volée, nous avons vu la plus grande diversité de corail de toutes nos plongées. Peut-être un peu moins de faune multicolore en quantité, mais de très beaux reliefs et quelques spécimens bien sympas (ghostpipe fish, nudibranches, requins gris). On a même vu un corail qui passait du rose fluo au blanc lorsqu’on le touchait !
En conclusion, un séjour bien reposant, avec des paysages paradisiaques, avec peut-être un petit regret de n’avoir pas vraiment vécu les Fidji « authentiques ». L’offre de logement y est pour beaucoup, les hôtels se trouvant souvent éloignés des lieux de vie des Fidjiens… Mais une destination recommandée pour les lunes de miel. On dédie ce séjour à la cuvée des mariages de juillet 2011 !!! On a pensé très fort à vous !
Photos bonus ici.
Jeu concours : le premier qui trouves les 4 jeux de mots auxquels nous avons pensé, avec le mot Bula (à prononcer Boula), gagne une super carte postale des Fidji (ou d’ailleurs, on verra). A défaut des 4, le premier qui en trouve 3…ou 2…
N.B : les jeux de mots doivent fonctionner phonétiquement, sans faire appel à son imagination. Pas de Bula-bar par exemple, ni de Bula glace (on ne dit pas crotte à nez !)… alors… à vos méninges !
