SALAR D'UYUNI
Après Potosi, direction... Uyuni, et son désormais très célèbre salar, le plus grand désert de sel du monde !
A Uyuni, on loge dans une auberge où je me suis assurée qu'il y avait de l'eau chaude... mais je n'avais pas du tout pensé à demander s'il y avait de l'eau froide. Résultat : c'est ébouillantage ou rien !! J'opte pour l'ébouillantage (avec une pseudo-technique d'aspersion par goutelettes...), Igor s'abstient. Le marché des excursions sur le salar, florissant à Uyuni (il y a peut-être autant d'agences que de familles dans la région !), est en ébullition et complètement chamboulé, car, fait inhabituel à cette époque de l'année, il a neigé sur le salar et dans le Sud Lipez. Du coup, certaines parties sont difficiles d'accès, même en 4x4, et il n'est pas toujours possible de passer la frontière pour se rendre à San Pedro de Atacama, au Chili... notre plan initial. Après avoir consulté plusieurs agences, on change nos plans, sans trop de regrets, Igor ayant déjà été à San Pedro, et la proposition alternative étant aussi très chouette sur le papier : nous optons pour un tour de 3 jours un peu plus court (moins de 4x4, mais plein de choses à voir !) et un séjour prolongé en Bolivie, avec escale à Tupiza, pour la suite.
Pour notre tour dans la région, nous optons pour Quechua connection, une agence correcte avec guide (Agustino) et co-voyageurs (3 Brésiliens et un allemand) très sympas. Bien sûr, contrairement à ce qu'on nous avait promis, le guide ne parle pas trois mots d'anglais, mais bon, il est pro, explique lentement en espagnol, nous fait bien à manger... bref, on est content !
1er jour : d'Uyuni au pied du volcan Tunupa
On commence par une petite visite au "cimetière des trains" d'Uyuni : au milieu de nulle part, des vieilles locos très photogéniques prennent la pose, comme échouées par hasard dans ce désert de poussière et de sacs plastique échappés de la décharge voisine. Ces vieilles dames d'acier qui roulaient à la vapeur passent ici une retraite bien méritée, après avoir servi pour transporter les minerais jusqu'au Chili, et avant de céder leur place aux djeun's diesel.
Nous allons ensuite sur le salar, et entrons sur cette surface blanche et plane par sa partie exploitée, sur laquelle il reste encore une très fine couche d'eau suite aux chutes de neige... Les reflets sont magiques !
Ce qui est assez incroyable, c'est qu'on a beau goûter le sel, voir les hôtels de sel, toucher, rien n'y fait : on sait que c'est du sel, mais notre cerveau n'arrive pas à enregistrer, et tout ce blanc que l'on voit à perte de vue résonne et rime toujours avec neige, neige, neige...
On passe une bonne partie de la journée sur le salar, avec arrêts photo multiples. Notre guide semble vraiment adorer son boulot, surtout quand il nous fait faire des photos d'art !
En fin de journée, nous arrivons au pied du volcan Tunupa. Après avoir pris nos quartiers dans notre hôtel de sel (murs en sel, sol en sel, sommiers en sel, tables en sel, tabourets en sel... 100% local !), nous allons nous promener au bord d'une petite lagune où des flamants roses se la coulent douce...
2ème jour : du volcan Tunupa à San Juan
On se réveille de bonne heure pour gravir le volcan jusqu'au belvédère, et ainsi avoir une vue sur la quasi-intégralité de cette étendue de neige... oups, pardon, de sel, avec les couleurs de l'aurore. 12000km2 de blanc tout autour, et le large cratère coloré du Tunupa au-dessus de nous, c'est magnifique !
Nous redescendons ensuite pour voir des momies conservées par le froid et l'altitude dans une caverne, puis nous avons droit à un bon petit déjeuner pour nous réchauffer avant de reprendre la route. Pendant ce temps, nos hôtes découpent un lama à la scie et au couteau...
Elle a l'air de bien se marrer, cette momie !
Nous traversons le salar pour nous rendre sur l'île Incahuasi, petite colline recouverte de cactus géants. Quand on sait que ces cactus poussent à un rythme d'environ 1 centimètre par an, et qu'on se retrouve à côté de cactus de 3 mètres, on trouve ces vieillards très respectables !! Et quand on se penche pour en observer un petit (disons, 50 cm) en se disant "qu'il est mignon, ce bébé cactus !"... bah en fait, il a 50 ans !!
On explore également l'île Pia Pia, un peu plus à l'écart des touristes, et on voit bien dans sa grotte les roches coralliennes. Eh oui, ici, il y a très longtemps, avant la formation des Andes, c'était l'océan atlantique, puis c'est devenu une mer qui s'est peu à peu évaporée. Mais bon, je vous parle d'un temps que les moins de 40000 ans ne peuvent pas connaître !
On roule pas mal en fin d'après-midi pour aller voir des ruines pré-incas assez étranges : de toutes petites maisons rondes (moins d'1,5m de diamètre) dont on accède par de minuscules ouvertures... on sait très peu de choses sur ces civilisations, ensuite dominées par les Incas.
Le soir, nous dormons dans un très joli hôtel de sel à San Juan.
3ème jour : de San Juan à Uyuni
Pas mal de voiture pour cette troisième étape. On longe un moment la voie de chemin de fer qui va vers le Chili, avec les volcans en arrière-plan.
Puis on s'arrête à différentes lagunes abritant des flamants. On croise même un renard des Andes !
L'après-midi, on fait différentes haltes dans des vallées rocailleuses, qui, pour les esprits un peu imaginatifs, proposent de voir des poules, des tortues, des condors, des arbres de pierre...
En route, alors qu'on est à près de 4500m et qu'il reste quelques petites îles de neige (et non de sel, cette fois !), on crève. Le coupable : une espèce de clou (on dira que c'est une pointe pré-inca) à laquelle aucun pneu n'aurait pu résister !!
On rentre à Uyuni alors que le soleil se couche... juste le temps de voir des nandous (les sortes d'autruches andines) au bord de la route ! Le soir, on retrouve tout le groupe autour d'une délicieuse pizza chez Dona Isabella (excellente adresse, nouvelle à Uyuni, et préparée par un pizzaïolo local formé en Suède : on recommande).
TUPIZA, LA HALTE IMPREVUE QUI S'AVERE ETRE UNE BONNE IDEE
Nous avons ensuite passé trois jours pleins à Tupiza, dans un petit hôtel charmant, propre, avec une douche extraordinaire (on pouvait même régler la température !!!). Pour arriver là, il a fallu un peu galérer (bus qui part à 6h du matin, mais qui s'arrête dans un bled entre 8h et 10h ; puis qui a un pépin technique...).
Au programme : petite ballade tous les deux dans un canyon juste derrière la ville, repos, observation du remplissage de piscine (on a eu beau regarder et espérer, le débit n'a pas suffi pour qu'on puisse en profiter...), et une journée complète de rando équestre dans des paysages de western !
J'avais le plus vieux, mais aussi le plus gentil et le plus rapide des chevaux. Il était aussi un peu farceur : en milieu de journée, l'envie lui a pris de se coucher dans le sable ! Il gratte d'abord un peu le sol de son sabot, histoire de voir si le terrain est propice... et tout à coup, hop, flexion des pattes avant, puis arrière, et roulade sur le flanc ! J'ai juste eu le temps d'éclater de rire et de sauter sur le côté, histoire de ne pas me retrouver sous ce destrier gentil mais sûrement un peu trop lourd pour ma cuisse.
Plus tard, on a fait un peu de galop, notamment une belle ligne droite dans un tunnel ferroviaire. Si ça, c'est pas une scène de cinoche !!! C'était vraiment magique et émouvant, la vitesse, le paysage, le soleil... et même si le lendemain, Igor et moi avions respectivement le dos et les fesses endolories, nous en garderons de très beaux souvenirs !
Hasta luego !
Pour plus de photos de Bolivie, c'est ici !